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Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
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27 janvier 2001

23eme jour, Pondichéry, comptoir français

Débarqué à 7 heure du mat, les guest-houses sont blindées. Ca se libéra peut-être dans l’après midi. La solution c’est alors de se réfugier dans l’un des multiples centre de l’Ashram local. Ouf, y’a de la place. Je reviendrai plus tard sur l’institution qui a remplacé en douceur l’administration française dans cette ville. Pondy qui était le principal comptoir de la Compagnie des Indes fut administré par la France jusqu’en 1947. La ville garde un petit quelque chose de l’hexagone.

En France Pondy serait une cité sale, peu organisée et plutôt pauvre. Le parc est en état d’abandon, le canal pue, les vaches peuplent les rues, et les ordures aussi. Charme perdu d’une époque révolu. Mais nous sommes sur le sous-continent. Cette ville au bord de l’eau, avec son quadrillage de grandes rues, avec ses espaces vert, ses européens et ses vélos un peu partout est pour le moins plaisante. Cette ville avec ses flics en képis rouges, avec ses joueurs de pétanque, et la foule indigène le dimanche soir sur la promenade en bord de mer, avec sa boulangerie française et ses web-café propres et pas cher a même du charme, le confort. Un cachet fou. Le meilleur moyen de s’y déplacer est le vélo, qu l’on loue 20 roupies les 24 heures. La ville est séparée en deux parties, Est et Ouest, par un canal. La partie Est qui est face a la mer était réservée aux européens. Jusqu’en 47, rares étaient les indiens a pouvoir y mettre les pieds. On y trouve maintenant le consulat de France, le lycée français, l’alliance française, et toutes les institutions locales qui y ont posé leur siège. La partie Ouest qui est beaucoup plus vaste est plus sale aussi. Les rues sont plus encombrées. La pollution se fait plus sentir.

Comme je suis toujours groggy et malade, je m’abandonne, l’après-midi venu, dans les bras du chauffeur de bus de l’office de tourisme local. .Tour de ville. Nous sommes trois westerns dans un groupe d’indiens. On commence par le musée de Pondichéry, petit musée de province. Une lettre amusante d’un notable du XIXème qui conseil au gouverneur de ne pas combler les fosses entourant le seul monument indigène. Il faut l’entretenir “quelque gouttes de pétrole et le tour est joue”. Puis on prend la direction des backwaters. Rien a voir avec le Kerala. C’est un attrape touristes, ou les indiens viennent pour faire un tour de barque a des tarifs prohibitifs. Nous prenons enfin le chemin d’Auroville.

Auroville est une sorte de ville idéale, internationale et consacrée à la méditation. Elle a été fondée par The Mother en 1968. The Mother était une artiste française, compagne de Sri Aurobindo, l’homme de l’Ashram. Sri Aurobindo a mêlé, au début du XXeme, des techniques de yoga anciennes aux découvertes de la science. Ca a marche du tonnerre. L’Ashram est maintenant l’institution forte de la ville. Son symbole est trace a la craie sur de nombreux pas de portes. Le symbole c’est le plan d’Auroville : une fleur et ses pétales. On pénètre dans Auroville a pied. Une heure de visite seulement par jour. Il y a donc une grande queue pour voire l’utopie incarnée. On se déchausse et marche dans un jardin fleuri et bien entretenu, ce qui est assez rare par ici. Sur la droite, enfoncée dans le sol il y a un théatre-cirque découvert. Avec une sorte de grande bite au milieu. Personne n’explique ce que nous voyons, ce que nous faisons. Les nombreux volontaires de l’Ashram nous font observer dans silence rigoureux une file “indienne” rectiligne.

On arrive enfin devant une immense sphère dont la surface se recouvre au fil des ans d’antennes solaires paraboliques, dorées. La sphère est un peu plus petite que la géode. Elle semble en lévitation au dessus de son socle. Elle est en fait retenue par quatre pieds courbes en béton. On pénètre dans la sphère par deux pentes en vis, qui se rejoignent au centre dans une bulle de béton. La bulle est en fait la salle de méditation. Elle est peinte dans un blanc laiteux et spatial. La salle peux accueillir jusqu’a trois cent personnes. A son centre est un immense diamant. Le plus grand du monde nous affirmera notre chauffeur… Le diamant régénère l’énergie solaire, et donne a la sphère une lumière mystérieuse, qui irradie la pièce, comme un bâton de Jedi, en plus large et plus puissant. Le temps favoris pour méditer est bien entendu le lever du soleil, ou la lumière est si pure. Tous les gens autour tirent une tête de trois pieds de longs. Ils se préparent en montant la pente a la révélation suprême. Ils ont le visage emprunte et méditatif, prépare par le silence pesant qui est impose depuis plus d’une demi heure d’attente. J’ai la nette impression que tout le monde est comme moi, ne sachant pas ce qui se passera dans la sphère. Mystère. A la vue du “diamant”, dans cette ambiance de confessionnal, prêt a trembler au saint nom de l’inquisition, je ne peux réprimer un vaste éclat de rire. Très mal vu par les volontaires que ma mine réjouie attriste. Il faut noter que ce bâtiment et que la ville ne sont toujours pas finit, que ça prendra encore de longues décennies, mais que
c’est ici que se dessine la cite idéale de Thomas More, Utopia.


Le soir, représentation de danse indienne par un français, a l’Alliance Française, “Nadar l’intouchable”. Les enfants sortent progressivement au cours du spectacle mais maman, c’est toujours la même chose !” Y comprennent jamais rien les enfants, faut tout leur expliquer. Tradition bien française, pot de l’amitié a la fin du spectacle. Contrariété bien indienne, pas d’alcool. De nombreux résidents sont la. Tous habilles en blanc. La plus part a la retraite, si j’en juge par leur age. Mais joyeux et tenant la forme. Le soleil conserve. Grosse pizza au resto “La Terrasse”, avec a la table d’a cote une vielle fille de 35 ans qui explique ses tourment a une auguste grand mère de 85, infiniment plus jeune que sa cadette. C’est rigolo d’entendre les gens parler français, naturellement. Et se glisser dans leur intimité, incognito

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Aymeric Rouillac
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