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Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
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18 janvier 2001

14ème jour, au bord de la rivière Peyriar

Comme quoi, y'a des journées qui peuvent très mal commencer et très bien se finir. Tout débute à l'Indian Coffee House où la salière tombe sur mes œufs pochés. C'est un signe, mais je ne m'y arrête pas. Je m'achète ensuite une paire de sandales en plastique, super légères ; puis une petite jupe que portent tous les indiens en guise de pantalon. La jupe est belle mais le type de l'hôtel m'affirme que son prix dérisoire s'explique par sa mauvaise qualité. Elle ne survivrait pas à l'épreuve du lavage. Des ragots j’espère. Les sandales n'échappent pas non plus à la règle, "cheap price, cheap quality". Elles m’arrachent littéralement la plante des pieds en moins d’une heure d'usage. Impossible de marcher avec. Impossible de marcher sans non plus : le sol est brûlant. Dans le bus pour Parur ma jupe fait fureur, un touriste sans short ni pantalon ça ne court pas les rues.

A Parur les choses ne s'arrangent pas, j’ai beau changer de chaussures, Personne ne parle anglais ni hindi. Le dialecte local est le mayalam. Le "restaurateur" m'arnaque, ç'en est trop. Basta direction une petite ville voisine. Je fuis. Les choses changent enfin. Les gens sont plus sympa et surtout l'endroit est exceptionnel. Autour d'une petite colline qui domine la rivière se regroupent quatre lieux de culte dans la plus parfaite harmonie. Au sommet un temple hindou dans toute sa splendeur. Au bord de la rivière une mosquée du XVIème siècle en restauration, et à côté, une église doublée d’un collège jésuite en ruines. Enfin, derrière l'emplacement, la plus vieille synagogue du Kerala, marquée par deux stèles en hébreu. Très impressionnant de calme et d'éternité.

Une chaleur étouffante envahit l'après-midi. Un homme interrompt sa sieste pour me montrer ses bébés noix de coco, une femme irrigue ses bananiers… Le temps s'écoule doucement.

Le soir venu les manœuvres qui bossent un peu plus loin s'habillent et rentrent chez eux. L'un d'eux me parle en anglais. C'est le premier de la journée, et s’appelle Johanson. Nous discutons ensemble, de fil en aiguille nous prenons le même bus puis changeons de bus ensemble. Nous nous arrêtons alors au stade Nehru pour regarder la première demi-heure du match Bosnie-Uruguay de la Sahara Cup 2001 ! Ca ne s'invente pas, nous sommes en Inde. L'Uruguay mène par 1 à 0, but marqué par le numéro 8, grand diable chauve qui défie sans cesse, avec le 10, la défense bosniaque. Puis Johanson m'invite à dîner chez lui. Ca faisait un bail depuis nos squats mémorables avec Wanaumé. Je lui dis dans le bus que j'aime le poisson, nous allons donc en arrivant chercher des crevettes au chinese net qui pêche toute la nuit. Un amour. Présentations chaleureusissimes avec toute la famille, parents, frères, sœur, nièce, tante, femme et grand-mère… Je prends son fils dans mes bras, raté, il se met à pleurer.

Le dîner est très instructif, j'apprend beaucoup plus sur l'Inde qu'en mille pages de mon Lonely Planet. Celui-ci est d'ailleurs décrypté avec un grand intérêt par la petite sœur. En fin de soirée, Johanson me raccompagne en moto jusqu'a mon "hôtel". Tout le monde se lève tôt demain matin.

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Aymeric Rouillac
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