13ème jour, Cochin la rouge

Cochin est construit sur une sorte de lagune. Logeant à Ernaculum, sur le continent, il faut prendre un bateau pour se rendre dans la vieille ville. Pour la petite histoire, l'Etat de Kerala fut le premier à élire librement un gouvernement communiste en 1957. Celui-ci est depuis régulièrement reconduit. J'assiste en débarquant à une manifestation du parti. Drapeaux rouges, fanfare et sono motorisée. Moins de monde mais beaucoup plus d'entrain et de joie que le premier mai place de la Rép à Paname. Question de latitudes…

Le vélo est le meilleur moyen de locomotion dans ces villes moyenne indiennes, on le loue pour une dizaine de roupie à la journée. L’indépendance citadine se goûte à bicyclette. La vieille ville est un pur vestige de l'époque coloniale, et les cottages de la campagne anglaises se succèdent gentiment.

On trouve à Cochin la plus vieille église d'Inde, une synagogue splendide et aussi des filets de pêche chinois… Eclectique. Le bijou de la ville est certainement un palais offert par les néerlandais au Raja. J'en retiens surtout les magnifiques fresques détaillant la vie des Dieux. Plus particulièrement celles du sous-sol, qui devait être la garçonnière du Raja. Krishna allongé au milieu de splendides créatures joue de la flûte d'une main, sans qu'aucune des sept autres ne reste inactive. C'est beau d'être un dieu. Après déjeuner ballade sur la plage, avec moins d’efficacité que Krishna. Trois jeunes filles me draguent, effrontément. Elles sont belles et musclées. Céline aurait décrit sans hésiter une véritable "incitation au viol". Le truc c'est qu'elles sont étroitement surveillées par des vieux cerbères vicieux, auto-improvisés, et qui veillent sur leur pseudo chasteté. Communisme ou Hindouisme ? Je n'en saurai pas plus, derniers regards "See you, I love you…" éclats de rires. Elles repartent dans un éclat de lumière. L'anecdote me motive terriblement. Ce soir est une grande première. Je bosse enfin mes cours de droit, international pour commencer. Plus j’y pense, plus je vais en baver en rentrant.