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Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
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4 décembre 2000

PETRA : TAXI TRES SPECIAL POUR LE MONASTERE

Sur les traces d’Indiana Jones nous décidons d’un commun accord après avoir rendu notre chambre d’hôtel de monter jusqu’au mythique monastère nabatéen à l’aide d’une noble monture. Il nous faut pour cela traverser tout le site à pied avant d’enfourcher nos destriers. Un simple touriste met trois quart d’heure, nous serons à peine plus long… En effet sur le sentier qui nous mène au pied de l’escalier sacré, Tom et Seb en profitent pour cadrer leurs « meilleurs plans depuis le départ », tandis que Marie croque le théâtre troglodyte et qu’Aymeric s’endort, c’est une habitude. Chemin faisant Marie croise un dromadaire qui, comme le loup de Tex Avery, lui tire une langue de 3m de long. Ne manquez surtout pas ce chameau qui l’attirait dans « roots / en image ». Quelques péripéties plus tard nous nous présentons vigoureusement face aux 738 marches du fameux escalier. Pétra a en effet été construite par un peuple qui n’avait pas le droit d’édifier des bâtiments en « dur », c’est pourquoi il ne reste de cette ville que les vestiges des tombeaux creusés dans la roche. Certains sont facilement accessibles dans la vallée, mais d’autres comme le monastère nécessitent une longue ascension vers le ciel. Elévation de l’âme par celle du corps.

Espérons que notre cœur vaut plus que notre enveloppe car tentés par des jeunes bédouins nous négocions la ballade à dos… d’âne. Special taxi pour toi. Want you ride a donkey my friend ? Good price ! Le prix pour touriste est ramené de 7 à 1,5 dinars soit à peu près 15 francs. Seb sort la caméra, Tom son appareil photo, Marie enfourche une ânesse au doux prénom de Monica Levinsky et nous voici partit vers les sommets. Le chemin est long mais peu périlleux. Nous nous arrêtons régulièrement pour des poses photos et l’âne continue son petit bonhomme de chemin. Plutôt amusant. Seul point noir, le terrible sentiment de faire travailler des enfants. En cours de route les bédouins se font en effet remplacer par des gamins. Mon guide n’avait ainsi pas plus de 6 ans. J’ai beau le monter avec moi, il redescend aussitôt. les adultes que nous croisons m’expliquent qu’il est « a strong boy, a real beduin ». Le spectacle de la nature est fantastique, canyons et à pics se succèdent frénétiquement dans une déferlantes de couleurs ocre, rouge, orange ou violette… Chaque pas est une perspective nouvelle, un enchantement qui ne se rompt qu’avec l’arrivée au sommet. Honnête backshich à nos écuyers, au détour d’un couloir nous découvrons alors le monastère. Le soleil est haut mais n’empêche pas les hommes objectifs de dégager les touristes italiens qui paressent devant le monument, « vous comprenez, c’est pour une télé française… » Le concours de la plus jolie photo carte postale est lancé, il ne prend fin qu’avec notre fringale, rassasiée grâce aux sandwich clandestinement tartiné sous la table du petit déjeuner du Pétra Palace Hôtel. Je convertit enfin les trois autres à ma spécialité et nous « moulons » une bonne heure au soleil, face à un paysage qui ferait pâlir de jalousie le grand canyon des Etats Unis d’Amérique. La descente à pied est l’occasion de compter les marches mais aussi de rencontrer des touriste québécois forts sympathiques. Policière et pompier au Kosovo ils préparent le prochain raid gauloises, bref des amis à l’accent délirant !

Bien qu’ayant quitté l’hôtel nous négocions avec la réception une douche qui nous est accordé. Nous ne devons pas sentir l’âne suffisamment fort car la douche de la piscine avoisine les 10 degrés. Ca caille. Le dîner à l’open buffet du café-restaurant-internet RUM est un avant goût de la nuit qui s’annonce. Nous prenons en effet la route pour le Wadi Rum : le désert de Lawrence d’Arabie ; les jeunes filles d’hier, dames aujourd’hui, se souviennent non sans émoi de leurs frissons adolescentes... Une heure et demi de route nous conduit au centre du désert. C’est la pleine nuit. La Lune se cachant derrière les nuages nous naviguons à la boussole entre les masses noires des Jebels (montagnes) qui bordent le Wadi. Nous dressons notre bivouac au hasard avec la certitude d’une surprise de taille pour le réveil. Gigantesque.

Aymeric

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