Bon anniversaire papa

Tom se réveille en sursaut du demi sommeil qui ne l’a pas quitté de toute la nuit : la turista. Vu de votre fauteuil, confortablement installé devant l’ordinateur ce mot peut faire sourire. Ici c’est la terreur ou du moins le malaise d’une selle incontrôlée. Il est de facto placé au régime : pain sec et riz en attendant un prompt rétablissement. Le petit déjeuner est servi au soleil sur le toit, face aux grenadiers et pommiers qui s’étendent à perte de vue. A Qala’at Samaan nous négocions ferme avec le gardien qui finalement nous accorde le tarif étudiant et laisse passer gratuitement nos deux amis syriens. St Siméon était un stylite, ce qui signifie qu’il a passé 42 ans à 10 mètres du sol sur une colonne de deux mètres carré ! Plus près de toi mon Dieu… Après sa mort, on a construit une immense basilique dont subsiste quelques ruines aujourd’hui. C’est l’occasion d’observer les différentes civilisations qui se sont succédées en Syrie. Depuis le soleil de Baal en passant par les croix romaines, grecques, byzantines et maltaises jusqu’au croissant de l’Islam, les hommes ont toujours eut besoin d’adorer Dieu sur cette terre. Grand bien leur fasse, ça fait toujours de belles ruines à contempler. Nous restons un bout de temps à St Siméon, Tom dessine, Seb film, Marie se fait expliquer le site par un guide, elle devient peu à peu spécialiste du tournage de tête. Nous rentrons ensuite à Alep où Aymeric peut enfin appeler Master card pour l’opposition. Seb est là pour allonger les tunes du téléphone : ça raque un max. Après un gros déjeuner avec Zacharie et Amar alors que les aubergistes ont tenté de nous faire payer un prix digne de touristes allemands (faut pas rigoler avec ça) nous faisons nos adieux à ces garçons plein d’avenir. Shoukran tir les amis, merci pour tout. Nous n’avons plus rien à faire à Alep et un coup de fil passé à Adonis (agence de voyage qui nous sponsorise) nous apprend que deux chambres nous attendent à Palmyre. Il fait nuit mais nous prenons la route pour cinq heures d’affilée. Tom s’est calé dans un fauteuil, on écoute Noir Désir ; Marie « pête les plombs » dixit Seb à bord de Kikuyu, bref tout va bien. L’hôtel Villa Palmyra est l’un des plus chics de la ville ; un dîner nous y attend au restaurant panoramique. Nous croisons un groupe de français : dommage, on avait presque finit par vous oublier ! Tout le monde se couche tôt ou profite du satellite pour regarder les infos françaises sur TV5 ; les syriens nous l’avaient bien dit : les américains se ridiculisent devant le monde entier. Il paraît que Milosevic a proposé d’envoyer des observateurs internationaux. Aymeric appelle ses parents pour les tenir au courant de ses déboires. C’est l’anniversaire de mon père, je lui souhaite, je t’aime papa ! ! !


Aymeric