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Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
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22 février 2001

49ème jour, PUSHKAR, terre promise

Arrivé de très bon matin, je dépose mon sac dans un hôtel, juste pour la journée. Une seconde nuit de car est en prévision, pour rallier Agra et le Taj Mahal vendredi. A 6 h 30, après une ballade d'une heure dans la montagne, le soleil se lève sur la ville depuis un temple haut perché. Il y a la vallée, les montagnes l'entourent, et au creux le petit lac sacré de Pushkar attire la ville et ses 500 temples. Ville sacrée. Les pierres blanches étincellent à la surface de l'eau, la lumière est laiteuse. Comme une pierre de lune sertie d'un or très fin.

Lever de soleil pour le moins agréable. La ville est petite et charmante du haut de mon temple. Je m'endors en la contemplant. Un Népali aux yeux vitreux me réveille rapidement. Il va m'entretenir pendant deux bonnes heures de sa vision du monde. Il est super drôle. Et me met en garde contre deux choses à Pushkar, les aliens et les baba. Les aliens ce sont les israéliens. Seuls ils sont très sympathiques, en groupe c'est "Alien not landed" à prévoir d'urgence. Ils financent la suite de leur voyage au Népal en dealant en Inde. Et se comportent comme ceux qui ont tout vu, tout fait. Sans respect. Les Babas, ce sont les tondus qui se retirent dans la montagne pour méditer. A Pushkar ils vivent dans la ville et sont bien plus business men qu'holy man. Ils vendent leurs services et mendient. Mafia touristique locale. A suivre.

La descente en ville est en effet des plus pénibles. C'est tourist-land, et des israéliens effectivement bien présents un peu partout. " Shalom, shalom..." Chaque pas est accompagné d'un " hey friend" engageant. Les shop keepers, les babas, et puis une multitudes de femmes et d'enfants. Le flot de touristes doit être tres rentable par ici, les saris sont clinquants et colorés, les enfants propres et soignés. Chacun mendie sans complexe. La parade : le regard de tueur, est très crédible lorsqu'il est animé d'une sourde colère. Avec mes heures de sommeil en retard je suis parfait, les baba baissent les yeux, des enfants se mettent à pleurer, seules les femmes me résistent encore. Je saurai demain les mater.

En descendant au lac, altercation avec la mafia. "No money, no good man". Le type me maudit parce que je refuse de recevoir le puja, point rouge sur le front ; ainsi que le passeport, bracelet symbole de son attachement aux dieux. Je lui demande gentiment de me respecter comme je le respecte. Certains hindous ne pensent visiblement que porte monnaie... Toute la ville est comme ca, business et baba. On fume de l'herbe à 10 heures du mat parce qu'on est un type cool, on mendie dans la rue parce qu'on veut vivre simplement. Goa en spirituel, en pire, et sans la mer. C'est trop pour moi.

J'avais prévu de rester jusqu'a la tombée du jour, je pars à midi et demi. Direction Agra et le Taj Mahal. Bus pour Ajme, puis bus pour Jaipur. Le bus tombe en panne en faisant le plein d'essence. Une heure à taper à la barre de fer sur le moteur le remet finalement d'aplomb. Le chauffeur veut alors rattraper son retard. En ligne droite les vibrations du bus frôlent en intensité ceux d'une fusée spatiale  au décollage. Dans les dépassements, le tangage doit s'apparenter aux quarantièmes rugissants. Et dire qu'on paye une fortune dans le train fou d'Eurodisney... A Jaipur il faut patienter trois heures pour le prochain bus, à onze heures du soir. Séance coiffeur, plus réussie que son homologue de Madurai et pour le même prix, 3 francs cinquante. Séance rickshaw ensuite. Je me pose dans un taxi pour discuter avec les garçons. Ils ont bu et fumé et sont très gais, trop peut-être... Non pas de bisou, fais toi une chèvre puisque les filles c'est interdit.

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Aymeric Rouillac
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