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Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
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8 février 2001

35ème jour, JAIPUR, le commerce des pierres

Thé au lit pour le réveil, c'est une manie. Nous glandons gentiment jusqu'à dix heures, heure à laquelle le business commence. En attendant l'électricité. Les Népali sont les grands client du moment. Aujourd'hui il veulent des fausses pierres. La famille n'en a pas, et fait donc venir des brooker. Les Népali s'installent près de la fenêtre à la lumière, dos au mur. Le frère aîné d'Aziz à leurs côtés, sa boite à pierres face à lui. Le brooker entre, s'assied et  déballe sa came. Les papiers se déplient et les pierres apparaissent. Un Népali observe les pierres, un discute avec le brooker, un autre se tient en retrait des autres, et le dernier prie, tout en surveillant du coin de l'œil les opérations. Taylorisation des taches.

En ouvrant le paquet le Népali jette un coup d'œil discret sur le prix des pierres. Inscrit au crayon de papier, le prix par carats. Ca peut aller de 3 ruppies pour les pierres de moins que rien à plusieurs milliers de ruppies pour une très bonne qualité. En général quelques centaines de ruppies pour un carat. Les prix passent du brooker à l'indien de deux façons. Cachés par une calculatrice que l'on retourne pour consulter. Ou par des pressions de doigts sous un journal. Gestes ancestraux, confidentialité et discrétion. Une fois que les Népali et le brooker sont ok pour le prix et la quantité, ils se serrent la main, le frangin recouvrant la poignée de ses propres paluches. C'est lui qui paye le brooker, et prélève 4% du montant. Très instructif.

Aziz débarque en trombe. Il a repéré des touristes et m'envoie au turbin. Pas de chance, ce sont deux canadiens juste en voyage spirituel. Les pierres les laissent stone. Encore une fois avec un couple de suisses, pas cette fois. Ils etaient en plein Gujurat le 26 janvier dernier. Au cœur de l'Earthquake... Bad luck, mais Aziz et son neveu me trouvent très à l'aise et au poil pour le job. Nous en resterons là.

Retour à la case départ, pour choisir des pierres à mon tour. Je veux me faire réaliser une bagouse en or, neuf pierres en carré. Trois par trois. Je passe un long moment à la lumière, pour choisir mes pierres. Je me fixe sur un rubis, un star rubis, une émeraude, un blue saphir, une topaze, un garmet, une pierre de lune, de l'onyx et une pierre jaune dont je ne me souviens plus du nom. trois cent cinquante ruppies. On part ensuite à la recherche d'un gold smith. Le cours de l'or est à RS 4 200 pour 10 grammes. Aziz m'avait parlé de trois quatre grammes. On ne commence pas à moins de neufs grammes. Trop cher. Je laisse tomber. Tant pis... On se rabat avec l'oncle et le cousin sur une leçon d'Internet. C'est pas triste. Ils ne se sont jamais servi d'un ordi et je leur explique Internet. Elèves studieux. Une heure c'est trop court mais mieux que rien. Je quitte la famille avec effusion pour le bus de 21 h 45 direction Jaisalmer. La ville du désert.

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Aymeric Rouillac
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