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Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
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25 janvier 2001

21ème jour, Madurai, le temple et ses tailleurs

Madurai est la ville d’Inde où les rickshaw sont les plus désagréables. Il est 1H00 du mat et il me prennent la tête dés la sortie du bus. Je préfère ne pas avoir recours à leurs services : pas de rickshaw pas de problèmes. A 7H00 le garçon de l’hôtel tambourine à ma porte pour me proposer du thé ou café. C’est sympa mais j’aimerai surtout dormir. A 8H00 la radio de la chambre se déclenche toute seule, à croire que les éléments se liguent pour me sortir du lit. Ils n’ont pas tort le temple est fantastique.

C’est le plus grand et le plus beau de tout ceux que j’ai vu dans le Sud. Encore une fois, sa structure ressemble à celle d’un hypermarché. Huit gigantesques tours viennent agrémenter le bâtiment. Elles sont sculptées tout en couleur, traçant la vie des dieux, des hommes et de leurs légendes. Un immense bassin pour les ablutions près de la tour Sud, et puis des allées qui partent de chaque porte cardinale pour se retrouver au centre du temple. Le point névralgique du temple est la chambre de Shiva, recouverte à la feuille d’or.

Le dieu s’est marié avec la reine de la cité, et les époux règnent ensemble sur Madurai. Comme la reine fait chambre à part, chaque soir Shiva quitte sa chambre et rejoint celle de sa moitié pour y passer la nuit. Ca vaut le coup d’œil. Devant la porte, une tripotée de touristes attend patiemment la venue du dieu, caméra à l’appui. A neuf heures pétantes les portes se ferment, les tambours retentissent. Comme un vieil air de Jazz, une trompette locale se fait lancinante, puis joyeuse. Shiva débarque. L’orchestre le précède, suivi de jeunes porteurs de tridents enflammés. Des cranes luisants se dandinent, un morceau d’étoupe tombe par terre. Les prêtres torse nu l’évitent. Ils amènent le dieux sur leurs épaules, une chaise à porteurs en bois, close. Les flash crépitent, les hindous tournent autour du dieu. Le cortège se traîne dans le temple jusqu’à la chambre de l’épouse. La nuit est tombée avec ses halots de mystères, la légende peut commencer.

A côté de la chambre ont implore des idoles pour des besoins plus précis, couches douloureuses et autres facéties. Deux grandes statues de Shiva dansent en compagnie d’une déesse noire, on jette à son favori un boulette de beurre rance. Les boulettes maculent la pierre dans une odeur délétère. La suite, vite. Une éléphante me pose sa trompe blanche, immaculée, sur la tête. Bénédiction à deux roupies. Hyper impressionnant.

Madurai c’est aussi la ville des tailleurs. Leurs boutiques sont disséminées tout autour du temple. On y laisse donc ses chaussures avant la visite, au retour de la quelle on vous propose une chemise. Trop cher. La découverte du temple serait incomplète sans la vue aérienne qu’on en a depuis les immeubles voisins. C’est surtout l’occasion pour mon guide de me faire rentrer dans des boutiques, et toucher une commission sur mes achats. Peine perdue. En rentrant à l’hôtel je me fais finalement confectionner une chemise sur mesure. Je la veux plutôt extravagante. Les tailleurs sont perplexes. RDV dans quelques heures. Entre temps le coiffeur de la Town Hall Road me massacre les cheveux, à 19H00 c’est la chemise qui est massacrée. Exactement ce que je voulais mais en trop grand. This is India. Tout est bon marché mais tout est de petite qualité. Coiffeur incompétent et tailleur démesuré…

Quelques bocks de bière avec les vendeurs kashmiri finiront par me réconcilier avec les indiens. Ce sont des types aussi intelligents que drôles, qui me font découvrir et aimer l’Inde comme nul autre. Plein de rencontres pour la soirée, des bonnes et des moins bonnes, des nanas que j’avais rencontrées dans les back-waters, un vieux type qui me fait trop d’avances, et puis le dirlo de l’hôtel qui est ravi de discuter avec moi, tard dans la nuit.

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Aymeric Rouillac
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