Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
Archives
16 janvier 2001

12ème jour, Bandipur National Parc

Trop fatigué pour observer la faune sauvage au réveil, j'échappe au bus de 2 heures du mat. Celui de midi m'emmène visiter le Wild Life Sanctury de Bandipur. Cette réserve est l'ancienne partie de chasse du Maharaja de Mysore, maintenant intégrée à l'Indian Project Tiger. Près de 80 tigres y vivent en liberté totale, et protégée. On a même la possibilité de les observer à dos d'éléphant.

Je débarque la bouche en cœur sur le coup de deux heures. Consternation, il faut impérativement annoncer sa venue à l'avance. Impossible donc de rester une nuit ou deux. L'officier de service consent tout de même à me laisser visiter le parc en minibus. Deuxième surprise, l'entrée du parc est de 30 roupies pour les indiens, et de 200 pour les étrangers… "Eh my friend, vient voir les tigres dans ma réserve et laisses-y tout ton fric". Dernière déception, les éléphants sont hors service. Une éléphante vient juste d'accoucher, une autre est sur le point, et la troisième s'occupe de son gros éléphanteau d'un an. Le seul mâle est pour sa part totalement déprimé par tous évènements. Il ne me reste donc qu'à prendre mon mal en patience en attentant le départ du prochain tour en minibus, pour la fin d'après-midi.

Un petit musée de la réserve plutôt bien fait explique l'éco-système de la région. Ce sera la seule occasion de voir un tigre de près, empaillé. Les autres se montreront trop timides. Puis, en observant le gros monsieur éléphant se soulager, nous explosons de rire avec une bande de motards en vadrouille. On dénombre alors deux trompes sur l'animal. Une à l’avant, une autre à l ‘arrière. Moment un peu plus recueilli devant les éléphanteaux. L'éléphant reste une divinité ici, le dieu Ganesh en ayant pris l'aspect. Les jeunes ébahis touchent la trompe du plus gros. Ils s'approchent et caressent doucement la peau grise et rugueuse, en se signant furtivement la bouche ou le front, et attirer ainsi les grâces du ciel.

Le tour commence à l'heure. Nous montons dans un vieux bus peint aux couleurs de la réserve. Il traîne avec lui le bruit assourdissant de boulons mal serrés, et le poids de son âge antédiluvien. Une bande d'indiens criards le hante. Les mouchards qui auraient mieux fait de rester au zoo, viennent admirer le nouvel appareil photo de papa capturer les couleurs de la jungle. Inutile de préciser que nous verrons plus de biches tachetées (gaur) et de singes chapardeurs de retour au camp que sur le trajet d’une heure. Les chemins de la réserve sont pour le moins frustrants. J'explique mon désarroi à un garde forestier compréhensif, et prends sur ses conseils un deuxième ticket, que je négocie difficilement à 30 roupies (faut pas charrier).

C'est le dernier tour, à la tombée du jour. Mon garde conduit le bus. D'emblée le silence s’impose, le bus plus petit, plus moderne est aussi moins bruyant. Je monte à l’avant, à côté du garde. Ca va chauffer. Une déferlante d'animaux s'abat alors sur nous. Le type a le coup d'œil pour cela, un vrai bonheur. Samba, gaur, mangoustes… Singes bien sûr, mais aussi oiseaux étincelants, bleus, verts, rouges… paons. Et puis soudain, magique, le conducteur s'arrête. Il montre du doigt, loin dans la forêt, des masses sombres qui se détachent des arbres, dans le jour finissant. Un troupeau d'éléphants passe majestueusement, pourfendant la brume. J'exulte. On distingue nettement les formes mais pas les détails. Là, ça doit être un petit. Celui-ci semble avoir des défenses, c'est un mâle…

Au retour, les gardes me proposent une suite à 450 roupies, alors que je leur avait demandé un lit pour 20, en dortoir ! Nous ne ferons pas d'affaires ensemble, je prends le bus de nuit pour Cochin (Kochi) dans le Kerala. Coup de bol, c'est un bus de luxe, rapide, et qui ménage le sommeil.

Publicité
Commentaires
Aymeric Rouillac
Publicité
Publicité