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Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
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14 janvier 2001

10eme jour, Pongal, la fête des vaches

Aujourd’hui marque la fin de l’hiver dans le sud de l’Inde. Les vaches ont accumulé pendant cette période tout un tas de parasite sur la peau dont il faut les débarrasser.  On allume le soir venu des feux au coin des rues pour en approcher les vaches, et brûler ainsi les parasites. L’effet de la chaleur fait alors sauter les vaches de surprise. Nous avons cherche avec Park ces jumping cow toute la journée, sans succès. Les vaches étant sacrées en Inde, elles se promènent librement  dans les rue, gênant la circulation en toute impunité. Aujourd’hui elles ont toutes été recouvertes de poudre jaune pour la fête. Visions hallucinantes et surréalistes de vaches jaunes au cœur des boulevards. La vache folles et les champis réunis.

Un bus nous conduit l’après midi dans un temple perché sur la montagne, dominant la ville. Le temple est assez ordinaires mais les 1000 marches qui y mènent  sont pour le moins impressionnantes. L’escalier serpente tranquillement  jusqu’à un énorme taureau, objectif des pèlerins. Le taureau est recouvert de goudron, mesure dix mètres de long et 5 de haut. C’est un colosse dont la tête colorée est plutôt sympathique. En ce jour de fête des vaches il nous amuse carrément.

Le soir nous contemplons avec Park le palais illuminé. Près de10000 lampes distinguent sa silhouette dans l’obscurité. Un orchestre militaire joue sur le parvis, pour les badauds. C’est magnifique.  Impossible en revanche de trouver les jumpings cows. Park est fatigué de cette quête infructueuse, il reste donc devant le palais alors que je continue de chercher les vaches. Comme ce n’est pas une fête très touristique, personne ne sait ou je peux les trouver. On m’indique des directions farfelues jusqu’à ce que je tombe presque par hasard sur ces vaches jaunes qui sautent. Par hasard mais trop tard, les vaches viennent juste de sauter, les foyers finissent de s’éteindre. Tant pis, ;les indiens me sourient en disant “l’année prochaine peut être…”

Partie d’échecs avec un moustachu. Gagnée. Je perds les deux suivantes. Apres un dîner dans le resto de mon mac, je me vautre sur un trottoir avec des Sri-Lankais. Ils ont pour très lointains cousins mais extrêmement directs les gitans d’Europe. Une vieille me chante des chansons d’amour pendants des heures, ses paroles traduites par un autre mac. Je me perds dans son chant mélodieux, ses histoires belles et tristes, l’avenir qu’ elle lit dans ma main. Nous sommes frères et sœur me dit elle. Les étoiles peuvent  briller et  les vaches sauter, je suis sous le charme. Finalement la police arrive et menace de m’embarquer avec l’autre mac si je ne rejoins pas mon hôtel. Un touriste, ça ne traîne pas dans la rue. Allez. Circulez. Je finis la nuit avec Park. C’était une journée magnifique.

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Aymeric Rouillac
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