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Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
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18 décembre 2000

MORNE JOURNEE

« Les jours s’ajoutent aux jours sans rime ni raison, c’est une addition interminable et monotone » Sartre, La nausée. Il n’y a plus d’espoir à avoir. La journée est semblable à ses précédente. L’attente déçue des visas saoudiens est plus forte que tout. Avec le fax que nous avons reçu hier nous espérons obtenir nos visas dans la journée et prendre le large aussitôt. Nous passons donc la matinée à nettoyer les voitures. Ce qui n’avait pas été sérieusement entrepris depuis notre passage au Liban. Il paraît que les douaniers préfèrent les grosses voitures rutilantes… A une heure et demi nous récupérons Ahmed au collège. Aymeric l’accompagne au consulat d’Arabie (les rôles sont inversés, rigolo non ?) pendant que le reste de l’équipe fonce au français chercher un sauf conduit pour notre matériel hi-tec… Faut se méfier des momos saoudiens, leurs potes jordaniens les ont sûrement tuyauté à notre sujet.

L’Arabie Saoudite délivre normalement ses visas à deux heures. Peine perdue, le cerbère barbu refuse de nous laisser rentrer alors que tous nos documents sont enfin en règle. Fallait pas rêver, la conclusion de cette énième tentative est semblable à toutes les autres « come back tomorow ». Nous achevons alors l’après midi chez Ahmed. Chacun relève ses boites mail. Chatting surprise sur www.wanaume.voila.fr/wanaumecafe/chat.htm et Monopoly arabe sont à l’ordre du jour. En fait nous pouvons dire que nous nous tapons l’incruste. Rassurez vous, nos hôtes sont aux anges. Ce statut d’invité surprise nous colle à la peau avec grâce. C’est l’une de nos tenue d’aventurier favorite.

A cinq heure moins vingt très précisément, retentit la douce voix du Muezzin qui annonce la fin du jeûne. C’est Iftar. Toute la famille s’installe alors à table pour une bouffe gargantuesque. C’est la deuxième fois que nous sommes conviés à partager ce repas. Mais c’est la première où y assistent, en notre présence, les femmes de la maison. La cuisine est délicieuse. Menfouf, fateh, olives, salade, humos, soupe et surtout jus de citron… La conversation est très libre. Le père, qui est plutôt réservé, se lâche dés que quelques mots d’espagnol sont prononcés ! ! Nous quittons l’appartement familial vers 11H, et nous décidons à planter nos tentes sur un parking en face de la radio « Voice of America ». Ce qui est étonnant dans cette culture, c’est que les gens préfèrent ne pas faire plutôt que de mal faire. Nous aurions volontiers échangé la moquette du living contre notre bout de bitume. Situation impensable pour la famille, qui offre un lit sinon rien. Du coup le jeune Ahmed demande à passer la nuit dans une de nos tente… Il rentre finalement chez lui à 1heure, sur les injonctions de son père. Et dire que nous allions en faire un disco boys…

Aymeric

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