Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aymeric Rouillac
Aymeric Rouillac
Archives
13 novembre 2000

Réveil en douceur à Arzus, ...

... nous sommes à 50 km du poste frontière de Kassab que nous devrions atteindre en fin de matinée ; à midi à tout casser. Comme à notre habitude nous avons explosé l’objectif. La région d’Antioche est splendide, montagnes fertiles qui dominent le bord de mer et villages perdus rivalisent de charme. C’est de loin la plus belle région que nous ayons traversé à ce jour. Les gamins nous fêtent dès que nous nous arrêtons devant leur école. Les visages ouverts rayonnent de soleil. Le thermomètre extérieur des discos flirte autour des trente degrés. Nous nous laissons aller au grés des routes de corniche et suivons sur de longs kilomètres un chemin de contrebandier, ce qui nous vaut une case détour jusqu’à la caserne chargée de la surveillance des côtes… Plus de peur que de mal. Nous déjeunons d’un kebab à 7,5 F dans une petite ville où les frenchies font sensation. C’est pour nous le nouvel Eden. Alors que le soleil loin du zénith se rapproche de l’horizon nous parvenons enfin au poste frontière, il est 15H15. Première étape le poste Turc. Nous accompagnons Mister Giorjo pour qu’il relève nos identités, et celles de nos voitures. Les douaniers semblent nous apprécier. « Ah, vous partez faire le tour du monde… Bon et bien d’abord vous allez rester un moment ici avec nous ! » Le responsable du poste, un civil en costard, fait tout pour être le plus conciliant possible. Nous sommes désemparés par tant de gentillesse lorsqu’il nous propose ses services afin de nous éviter d’avoir à décharger le contenu de nos deux voitures alors qu’il vient d’en donner l’ordre. Non nous n’avons ni parfum ni alcool à lui offrir, oui nos papier sont en règles et nous ne pensions pas rencontrer si tôt les méfaits de l’argent roi. Pas de cadeau : pas de passage. Pendant qu’Aymeric apprend à boxer avec un vieux turc assez joueur, Marie très diplomate remet cérémonieusement un tee-shirt Wanaùmé à notre cerbère, la voie est libre. Le poste frontière syrien maintenant. Nous avons nos visas de courtoisie en règle et l’autorisation du ministère de l’information pour notre matériel mais nous craignons le pire après l’incident turc… Il n’en est rien. Un militaire parlant quelques mots de français nous accueille à bras ouverts, contrôle nos passeports et autorisations sous l’œil bienveillant de Mister Bachar auquel des banderoles rendent hommage à l’extérieur. Un panneau met en garde le visiteur « we are not war and bomb demander but we protect ourself against war and destruction ». La Syrie est en effet un Etat en guerre dont une partie est occupée militairement par Israël. Welcome in Syria. Dernière formalité assurer les voitures à la frontière et changer un peu d’argent, les distributeurs de cash n’existent pas en Syrie. Photos souvenir après la frontière, la route de Lattaquié nous attend. Arrivés là, nous trouvons une cabine sur la grande place où trône une statue géante d’Afez al Assad. Les posters du vieux lion sont toujours présents, crêpés de noir et plus nombreux que ceux de son fils. La ville est aux couleurs syriennes et de celles du parti Baas. Une amie syrienne d’une amie d’une amie française de Marie qui n’avait jamais entendu parlé de nous jusqu’à ce jour et qui ne nous attendait pas vient nous chercher. Elle nous invite à dîner avec son frère, nous parlons beaucoup de la Syrie, de la France, de nous, d’eux… Nahala contacte alors un prêtre maronite Jihad qui sera notre hôte pour notre séjour à Lattaquié. L’hospitalité syrienne est phénoménale, nous nous sommes retrouvés nourris, logés, blanchis en toute simplicité. La première étape est déjà la meilleure, à la grâce de Dieu pour le reste.

Aymeric

Publicité
Commentaires
Aymeric Rouillac
Publicité
Publicité